L'abécédaire de l'écume des films

A comme... Art!

Le cinéma est un art que l'écumedesfilms défend.

 

B comme... BUrLeSqUe.
Vous verrez prochainement un film avec Harold Lloyd, un des plus grands acteurs du genre burlesque. Ce cinéma fut très tôt inventif car le muet s'y prêtait particulièrement. Sans paroles il fallait bien intensifier les effets des images avec des poursuites,?  des mimiques film? Ces en gros plan, des gags très orchestrés comme dans les films de Buster Keaton et d'Harold Lloyd. Que reste-t-il du burlesque?
Le cinéma des Monty Python qui propose des anachronismes savoureux, Mr Bean au visage si particulier et...Rumba autre film que nous vous proposerons prochainement, une oeuvre qui sait faire rire et émouvoir avec?  le malheur des autres! Bref le burlesque ExaGèRe! (2009)

C comme... Cape et d'épée.
Dartagnan, Zorro, Scaramouche, prenez garde à vous! Le cinéma de cape et d'épée est de retour  grâce à Tavernier! Le 4 novembre 2010 vous verrez la Princesse de Montpensier réalisé par maître Bertrand  et produit par Frédéric Bourboulon. Nous sommes au XVIe siècle, au temps des guerres de religion, et il faut se battre à l'arme blanche pour gagner celle qu'on aime ou anéantir celui qui est en face: Catholique ou Protestant...Ici dans ce film moins de chorégraphies et plus de comportements physiques: « je veux sentir la guerre, la peur, l'héroïsme de chaque personne » a demandé Tavernier à Alain Figlarz maître d'arme sur le tournage.
Et pourtant le film de cape et d'épée fut longtemps une chorégraphie bien réglée, et cela  dès les débuts du cinématographe: blocage, attaque, esquive, contre-attaque, défense... En 1897 Une bataille dans le vieux Stockholm attribué à Ernest Florman ouvrait le genre. Le cinéma muet fit la part belle aux sabres, poignards et autres lames servies, entre autres, par Douglas Fairbanks dans Le Pirate noir ou encore Le masque de fer. Au temps du sonore la relève vint avec Errol Flynn alias Robin ds bois , Tyrone Power  alias Zorro ou Stewart Granger alias Scaramouche! Et n'oublions pas le prodigieux Fanfan la tulipe, soldat du XVIIIe  qui ne faisait pas dans la guerre en dentelle, un facétieux incarné par Gérard Philipe.
Aujourd'hui ce sont Gaspard Ulliel, Grégoire Leprince-Ringuet, Lambert Wilson qui croisent le fer. Moins romanesque qu'hier, cette nouvelle approche des combats,  avant la mitraillette et la bombe atomique, nous rappelle que la guerre tue, que ce soit pour les beaux yeux d'une dame  ou pour une cause idéologique. L'ultra-violence envahit tout les genres, elle envahit même le cinéma  de cape et d'épée. Fanfan, reviens! Ils sont devenus fous!

D comme...

E comme Eastwood…
Le 8 janvier le dernier film de Clint Eastwood vous sera proposé en v.o: L’échange. C’est l’occasion de parler de la carrière de ce grand auteur qui  approche de ses  78 ans. Tout le monde a vu au moins un film avec Clint Eastwood, ses oeuvres repassent régulièrement sur les chaînes télévisées généralistes ou thématiques. Les figures de Dirty Harry -  l’inspecteur Callahan-  ou du  cowboy énigmatique de nombreux westerns ont popularisés l’acteur fétiche des  réalisateurs  Don Siegel et de Sergio Leone. Eastwood est passé depuis longtemps derrière la caméra,  en 1971,  avec Un frisson dans la nuit. Un film très original sur un séducteur,  animateur de radio, poursuivi par une admiratrice  très inquiétante…Mais Clint a dû dans les années 70 -80 accepter avec détachement l’image de « fasciste » constitutive de ses rôle de flic flingueur, une image qui lui collait à la peau. Il   imposa finalement  avec brio sa propre vision de la société américaine. Le réalisateur a enchaîné à partir de 1993 avec son western crépusculaire Impitoyable une série de films forts traitant de  sujets graves  De l’impossible justice dans les sociétés contemporaines avec Jugé coupable et Mystic river, du mythe des héros vieillissants, fatigués, dépassés avec  Space cowboys et Créances de sang, de l’amour entre deux êtres  avec  Sur la route de Madison et l’émouvant Million dollar baby.
 Libre, à l’écart du système des studios grâce à sa société de production Malpaso, l’acteur -réalisateur poursuit une carrière de grand auteur, une carrière à la manière de John Huston dont  il reconstitua une aventure africaine  dans Chasseur blanc, cœur noir. Eastwood a réussi à aborder tous les genres filmiques, ou presque, et il continue de travailler sur deux films actuellement.
Huston est mort en réalisant à 86 ans son dernier film…C’est un véritable repère et modèle pour  Clint Eastwood.  Ainsi il livre souvent aux journalistes son projet: continuer à créer  le plus longtemps possible  en trouvant des sujets variés, il ajoute aussi  « John Huston  a réalisé son dernier film en fauteuil roulant à l’aide d’une bouteille d’oxygène,  comme quoi c’est parfaitement faisable ». (2008)

F comme...F comme fête du cinéma.Nous allons bientôt retrouver la fête du cinéma et l'Ecume des films ouvre le bal avec une série de films récents de grande qualité que vous apprécierez.

S comme....Salle de cinéma.

 Au commencement, Lumière créa la machine: 16 puis 24 images par seconde. L'illusion du mouvement exista sous les yeux de son créateur. La pièce de projection était informe et vide, il n'y avait personne pour voir la création de ces images. Alors l'inventeur produit ses images devant un public, dans le salon indien du Grand café boulevard Capucine, le 28 décembre 1895.
Il venait de créer le cinéma et la salle de cinéma. Pas de cinéma sans salle. On entre, on paie, on s'assoit confortablement puis on attend dans une ambiance le plus souvent feutrée. Seul c'est déjà  du cinéma. Si la pièce est pleine, l'émotion qui nait grâce au spectacle proposé, sera partagée "après"  la projection si nous le souhaitons. Entrer dans une salle de cinéma c'est finalement accepter l'idée de vivre ensemble, avec des inconnus, ou des proches, la projection. Bref le cinéma en salle: c'est social , ça rapproche. D'ailleurs ne savons pas toujours à côté de qui nous serons enfoncé dans notre fauteuil... c'est un spectacle vivant et un art populaire. « Voir » devant une télévision, un écran sur lequel un dvd est diffusé, c'est tout autre chose. « Il faut lever les yeux dans la salle de cinéma, on les baisse devant la télévision» dit un jour à  Cannes Godard. L'écume des films reste à  votre disposition afin de vivre ensemble le cinématographe du XXI siècle. Levons les yeux et nous verrons, nous vivrons une histoire sur grand écran.
28/07/2009

T comme Tavernier.
Bertrand Tavernier , L'amis des Américains, propose avec Dans la brume électrique (Electric mist)un film différent. Différent d'abord  parce que tourné aux Etats-Unis, en Louisiane, au printemps 2007. Il s'agit d'une oeuvre adapté d'un roman de James Lee Burke, un  auteur très connu outre-Atlantique. Le film du cinéaste français a été produit, scénarisé, avec des Américains. Les acteurs Tommy Lee Jones, John Goodman, Peter Sargaard, Mary Steenburgen sont aussi du pays de la bannière étoilée. Avec un film noir et réussi pour célèbre l'amitié cinématographique franco -américaine? Pas si simple...Deux versions du films existent. La première montée en France par Tavernier est diffusée dans le monde entier excepté dans les ..Etats-Unis! L'autre version n'existe pas en salle et sort uniquement dans le pays de l'Oncle Sam. Tavernier n'a pas apprécié le montage imposé aux Etats - Unis par la production soucieuse de plaire au public, alors il est retourné en France avec ses rushs terminer autrement son film avec Thierry Desrocles. Bref l'ami des Américains, auteurs de nombreux livres qui témoigne de son amour du cinéma et des grands réalisateurs de là-bas s'est fâché avec « certains américains » qui pensent le 7eme art autrement. Rassurons-nous, c'est le film voulu par Bertrand Tavernier et non la version épurée que vous voyez au Cinémoviking. Un film qui témoigne de son sens de l'espace et d'une grande profondeur morale. Tavernier est-il sous l'influence de  John Ford, finalement?

Y... Comme young Scorsese , young De Niro.
« Un jour je l'ai vu dans la rue, habillé comme dans le bon vieux temps, avec un chapeau... J'ai trouvé  que le chapeau serait tout à fait raccord avec le personnage. J'ai su que ce serait lui !1 » Voici comment Martin Scorsese révèle un des aspects de la construction de Johnny boy, incarné par Robert de Niro, le héros de Mean Streets. Depuis ce film, ces deux-là nous ont fait un sacré numéro de cinéma que nous présenterons dans deux autres réalisations majeures : Taxi driver et Raging bull. Cette œuvre commune construite à partir de 1973, Martin a 31 ans et  Robert 30, mêle des histoires sur  la société des italionoaméricains, sur le quartier de little Italy et plus généralement sur New-York, acteur à part entière de cette série de films que Scorsese filme avec brio.
  Il y aura d'autres collaborations : The king of comedy, les affranchis, les nerfs à vif et Casino. Mais les trois longs métrages présentés par l'écumedesfilms vaudront  au tandem une consécration marquée par une palme d'or  pour Taxi driver en 1976 et un oscar du meilleur acteur pour De Niro, interprète du boxeur de jack Lamotta, en 1981.  Trois films, trois personnages marquants. Johnny boy, éternel énervé d'une bande de copains en vadrouille dans little Italy,  un chauffeur de taxi coiffé comme un indien Mohawk qui passe à l'attaque contre des proxénètes dans le second opus, un boxeur sonné et boursouflé essayant de faire rire un hypothétique public dans des salles un peu glauques... Young Scorsese, young De Niro : C'est l'histoire de deux mecs que nous ne sommes pas prêts d'oublier.
D .B
Présentation des trois films
Mean streets - 1973
La petite Italie, à New York, c'est le quartier où se sont installés les immigrés italiens. Pittoresque, avec ses pizzerias, ses trattorias, son environnement sonore dispensé à plein volume par les juke boxes et où voisinent, symboles musicaux du rapprochement de deux civilisations, les tubes des Rolling Stones ou d'Eric Clapton et ceux chantés par Renato Carosone ou Giuseppe di Stefano. Mais aussi violent, sordide avec ses rues sales, ses bals mal famés, pépinières de délinquants minables et de " mafiosi " en puissance.Tony et Michael sont de ceux-là : le premier gérant d'un bar, le second promoteur d'affaires louches. Johnny Boy et Charlie voudraient bien en être. Mais Johnny est un inconscient, un bagarreur qui doit de l'argent à tout le monde, renie tous ses engagements. Charlie, plus sérieux, fidèle aux règles du milieu, aurait, lui, ses chances car il a un oncle mafioso. Mais Charlie aime Teresa, qui est épileptique; mais, surtout, il conserve son amitié à Johnny qui doit de l'argent à Michael et pourtant l'insulte, le menace au lieu de se faire oublier.
Aussi, lorsque Michael décidera d'en finir avec Johnny Boy, il engagera un tueur qui ne fera pas de détail et abattra Charlie, Johnny et Teresa au moment où ils s'apprêtaient, enfin, à quitter la petite Italie.
Taxi driver - 1975
Un vétéran du Viêt-nam, le solitaire Travis Bickle, se met à conduire un taxi à New York pour échapper à ses insomnies et au dégoût que lui inspire la corruption qu'il trouve autour de lui.
Après avoir essuyé un échec dans une histoire d'amour avec la belle Betsy, qui travaille dans l'organisation électorale du candidat à la présidence Charles Palantine, Bickle finit par acheter tout un jeu d'armes à feu. Il s'entraîne. Travis rencontre une prostituée adolescente, Iris, et se persuade de la sauver de son état sordide. Après avoir échoué à assassiner Palantine, il se dirige vers la chambre d'Iris et abat les hommes qui la "possèdent". Il manque sa tentative de suicide après son acte rituel et fait la une des journaux. Il recommence à conduire son taxi.
Raging bull - 1980
1964, New York. Jake La motta prépare son entrée sur la scène d'un cabaret.Il a bien changé depuis cette année 1941 où, à Cleveland, il mettait K. O. Jimmy Reeves... mais trop tard, car son adversaire, sauvé par le gong, était déclaré vainqueur aux points. La foule ne l'avait pas entendu ainsi et avait acclamé celui que l'on surnommait déjà, à 19 ans, le taureau du Bronx. Une bagarre générale autour du ring s'en était suivie.Le lendemain, de retour dans le Bronx, Salvy, membre du milieu, tente de convaincre Joey, le frère et manager de Jake, d'amener celui-ci à collaborer avec Tommy Como, figure importante du milieu.... Jake a d'autres soucis: il se dispute sans cesse avec sa femme et se trouve des mains trop petites pour affronter le poids lourd, Joe Louis. Joey lui fait remarquer qu'il n'est que poids moyen.
Quelques jours plus tard, Jack rencontre Vickie, 15 ans une jeune fille blonde autour de la piscine fréquentée par Salvy et ses amis. Il en tombe amoureux et cherche à la revoir. Vickie devient Mme La Motta.Les combats se succèdent. Jake se place en candidat pour le titre, ce qui le conduit à se compromettre avec Tommy Como, figure importante du milieu...
Après une sombre affaire de combat truqué, qui entraîne sa suspension momentanée, Jake prend une éclatante revanche en battant Marcel Cerdan. Le Taureau du Bronx est le nouveau Champion du Monde.Mais le déclin s'amorce; Jake devient de plus en plus jaloux et soupçonneux à l'égard de Vickie. Sur le ring, il perd son titre devant son adversaire de toujours : Sugar Ray Robinson.
1954, La Motta arrête la boxe, et ouvre une boîte de nuit, sans pour autant connaître la réussite. Vickie le quitte, il est emprisonné pour détournement de mineur. Puis, il monte sur scène... comme vedette de music hall, pour un show intitulé " A Night with Jake La Motta".

*Source de la présentation des trois films: http://www.cineclubdecaen.com/materiel/ctfilms.htm